LE FRISON

Un cheval de prestige

Le Frison toise environ de 1,55 à 1,66 mètres au garrot et peut atteindre 1,75 m pour les plus grands spécimens. Son port de tête le fait toujours paraître plus grand qu’il n’est en réalité. Il est toujours noir zain sauf en cas de croisement (C’est pour cela qu’on le surnomme « la perle noire »).

Sa tête est noble et expressive, pas très longue, avec de petites oreilles dont les pointes se rapprochent. L’encolure, portée très haut, rehausse son port de tête altier. Son dos est court et fort, l’épaule longue et profonde. La croupe est légèrement oblique.

C’est un cheval puissant, avec des fanons et une crinière très fournie de longs crins caractéristiques : noirs et souvent ondulés ou frisés. Aucune marque blanche n’est acceptée : ni liste, ni balzane. Parfois, une petite étoile blanche est tolérée pour les juments, mais jamais pour les étalons reproducteurs.

Il est apprécié pour son allure, en particulier le trot car il est très gracieux, ce qui le rend très populaire pour les attelages. Sa présence en compétition de dressage reste encore marginale. C’est un cheval dit « tardif ». Il est communément admis qu’il atteint l’âge adulte vers 5-6 ans, au lieu de 3 ans pour la majorité des autres races de chevaux. Son caractère est en or, il se prête volontiers aux ordres de son cavalier, très attachant.

frison-salon-chevalC’est une race de cheval de selle et de trait originaire de la Frise, province des Pays-Bas dont il tire son nom.

C’est un cheval de prestige très ancien, apprécié pour le spectacle en raison de sa grande élégance et de son charisme, qui porte toujours une robe noire. Il est d’ailleurs surnommé « La perle noire ».

Le Frison est un cheval originaire de la Frise, une province des Pays-Bas dont il tire son nom.

Le Frison est probablement le résultat d’un croisement entre l’ancien cheval continental de type lourd et le cheval celtique plus léger, le Tarpan. Depuis l’Antiquité, la race a subi des apports de sangs andalou et castillan, occasionné par les guerres et le commerce. Le Frison était un cheval de trait adapté à tirer les charrues pour le travail de la terre. Il s’est au fur et à mesure allégé et affiné grâce au sang espagnol. Jules César l’apprécia, puisqu’il évoqua « les formidables chevaux de bataille du peuple frison ». En son temps, quelques-uns de ces chevaux furent emmenés en Angleterre par les Romains. Ils participèrent ainsi à l’élaboration de races reconnues comme les poneys Fells, Dales et les Clydesdales. Au Moyen Âge, il bénéficia de l’engouement de la noblesse pour les chevaux blancs ou noirs à crinière longue et aux allures relevées.

Il était alors exclusivement réservé aux seigneurs.

Aux XVIe siècle et XVIIe siècle siècle, il reçut du sang andalou qui lui apporta son trot gracieux et son port d’encolure altier. Ses allures hautes et légères lui valurent une bonne réputation pour la haute école. Au XVIIIe siècle, les officiers supérieurs de l’armée profitèrent de ses allures relevées, de son trot léger et rapide, de son port d’encolure et de son allure sombre pour intimider l’ennemi au combat.

Au XIXe siècle, avec la nouvelle mode des courses de trot, les courses de frisons montés ou attelés à la chaine frisonne devinrent très populaires. Ce trotteur fut paradoxalement menacé d’extinction. En effet, réputé le plus rapide d’Europe, le Frison fut victime de son propre succès : pour améliorer ses performances, les éleveurs n’hésitèrent pas à le croiser avec des Trotteurs Orlov de Russie et des Morgans américains, d’où naquit l’Oldenbourg. La modernisation de l’agriculture finit par mettre la race en péril. Ainsi, en 1865, la loi visant à protéger l’élevage frison fut abrogée et les importations de chevaux lourds, plus aptes à tracter les machines agricoles, furent permises.

C’est en plein cœur de la crise, en 1879, que le stud-book du Frison s’ouvrit grâce à deux nobles nostalgiques, C. Van Eyzinga et A.J Velligen, que suivirent des paysans fidèles à leurs chevaux traditionnels. En 1913, ils regroupèrent les trois seuls étalons frisons qui restaient encore dans une vaste bâtisse : Prins 109, le premier étalon approuvé par le FPS, Friso 117, et Alva 113. Malgré tous leurs efforts, il ne restait en 1913 que quelques centaines de juments et trois étalons âgés, dont Alva 113, mort en 1915, qui fut le premier étalon « preferent » (prédicat décerné à un sujet ayant contribué à l’amélioration de la race) et qui fut l’un des quatre pères de la race du Frison actuel.

Prins 109, le premier étalon approuvé par le FPSConstitués en société, les passionnés se mobilisèrent alors pour sauver la race et sélectionnèrent Paulus et Prins, deux étalons qui deviendront deux piliers des lignées de l’élevage actuel. Au XXe siècle, le frison traversa la Première Guerre mondiale en subissant beaucoup de pertes. Il avait pour charges des canons montés sur char, ce qui le rendit sensiblement plus fragile au développement de la race. Cependant, il restait quelques milliers de chevaux à la fin des années 1940. Ainsi, il n’y eut plus que trois étalons aptes à la reproduction, Ritske, Tetman, et Age.

Dans les années 1960 à 1970, le Frison fut menacé en raison de l’engouement immodéré pour le Pur-sang anglais. Ses défenseurs échappèrent de justesse à ce danger en l’exposant à la consanguinité plutôt qu’aux croisements inopportuns. Il se révéla alors excellent aux épreuves d’attelage et, en 1972 cela lui valut d’être à nouveau au cœur d’une vague de popularité.

Le cheval frison est aujourd’hui une figure emblématique de l’histoire hollandaise, et il est le seul cheval habilité à conduire l’attelage de la reine Beatrix, marraine de l’association royale du stud-book du frison (FPS), lors de l’ouverture de la session annuelle du parlement hollandais La race des frisons est reconnue par les Haras nationaux français depuis 2004 en temps que cheval de selle.